Ma première portée
Journal de joies et de peines...


Vendredi 16 novembre 1990, jour « J » ! ( #1 )

Depuis trois jours, je prends la température de la chienne. Hier, elle s'est tenue toute la journée entre 37° et 37,5°. Ce midi, elle est remontée à 38° et ce soir, c'est à nouveau 38,1°. Cela ne semble pas fiable comme indication dans son cas, c'est plutôt du yoyo. Par contre, elle refuse totalement son repas à 18h. Serait-ce pour cette nuit déjà ? Nous en sommes au 61ème jour.

A partir de là, je note de mémoire :

20h. Ina ne tient plus en place, elle va d'une pièce à l'autre, elle sort, elle rentre, elle veut sortir à nouveau. Comme il fait nuit, je la prends en laisse et l'accompagne avec une lampe de poche. Elle s'accroupit plusieurs fois pour faire pipi mais il n'y a plus rien qui sort. Pendant tout ce temps, elle tient la queue horizontalement. Je l'amène dans sa caisse où elle se couche aussitôt. Très rapidement, elle a deux, trois contractions accompagnées d'un liquide rougeâtre et voici aussi la première poche. Heureusement, elle est déjà crevée, le chiot se présente par la tête, il ouvre la petite bouche qui doit être pleine de liquide, ça gargouille. La chienne ne réagit pas. Elle n'est pas encore concernée. Nous débarrassons grosso modo le petit de son enveloppe visqueuse, j'ai de la peine à ligaturer le cordon, le fil me glisse dans les doigts, nous sommes « presque calmes ». Voilà, le noeud est fait, on peut couper. C'est peut-être un peu longuet, tant pis, on fera mieux pour le prochain. Gérard présente le petit à Ina et le déclic se fait. Elle le lèche frénétiquement, il piaille de plus en plus. Elle ne proteste pas pour nous le laisser sécher avec un linge chaud. Quand nous le retournons, nous constatons avec satisfaction que c'est une femelle. Elle pèse 500 gr. Nous essayons de la faire téter, il lui faut un moment pour bien comprendre comment ça marche. De temps à autre, Ina intervient à nouveau avec sa grande langue. Le temps passe. Comme convenu, je donne un coup de fil à notre vétérinaire pour lui annoncer que l'accouchement a commencé.

Après 22h. Je téléphone à des amis pour me faire rassurer quant à l'intervalle possible entre les naissances car la chienne n'a plus la moindre contraction. Entre temps, nous avons rangé des bouillottes chaudes dans le panier que j'ai préparé avec amour : il est grand, en osier avec deux anses, tapissé à l'intérieur d'un grand linge éponge rose, c'est un vrai berceau et très pratique à déplacer.

Quand, peu après 23h, la chienne donne des signes non équivoques d'une naissance proche, nous plaçons la petite fille dans le panier pour nous consacrer à la mère. En effet, il est 23h15 quand, après quelques contractions, elle expulse le numéro deux qui sort toujours par la tête. Cette fois-ci, elle se retourne vigoureusement pour lécher le liquide et attaquer le placenta. Elle y met un tel acharnement que nous n'osons pas lui laisser le chiot, surtout quand nous voyons qu'elle mâchouille le cordon de plus en plus près du ventre du bébé, sans réussir à le sectionner. Elle nous laisse faire, pour le gratifier ensuite de ses coups de langue obligatoires. Cette fois-ci, nous pensons à le peser avant de le laisser téter. Il pèse 600 gr et c'est un mâle. Nous mettons les deux à téter quand je m'aperçois que, pendant ce court laps de temps, la chienne a expulsé un autre chiot, sans contractions nouvelles, pratiquement dans la foulée du précédent. Fous d'inquiétude, nous ouvrons la poche, le chiot est encore tout chaud mais l'irréparable s'est produit : il ne vit plus. Je suis désespérée. Gérard essaie de me consoler, il met le petit cadavre de côté. Il est plus léger que les précédents. Je n'arrête pas de me demander pourquoi nous n’avons pas été plus attentifs. Je culpabilise terriblement. Il est minuit passé, Gérard commence à avoir sommeil, il s'étend sur le lit de camp. Moi, je reste assise dans la caisse à observer ma chienne. Ses contractions sont assez discrètes, elle ne semble pas avoir mal aussi s'agit-il de ne pas s'endormir.

Finn The Wolfhound

  Source illustrations crayon :
  « Finn The Wolfhound » - A. J. Dawson - Illustrations : R. H. Buxton
  1ère Edition : 1908

  Le livre « Finn The Wolfhound » est tombé dans le domaine public.

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