Ma première portée
Journal de joies et de peines...


Lundi 26 novembre 1990 (3ème semaine)

Cette nuit, Ina ne s'est levée qu'une fois, elle devait avoir sommeil de s'être bien dépensée dans la journée. Ainsi ce matin, elle a dormi jusqu'à 8h et, moi aussi, je me sens bien reposée.
A la pesée, la petite Faragh a droit aux félicitations : elle a triplé son poids (500 gr - 1525 gr) ! Cela me fera peut-être une autre chienne « bâtie en force, un peu au détriment de l'élégance » (cit. V. Besson) !
Les petits grandissent à vue d'œil et ils s'étirent beaucoup - c'est bien, cela allonge les membres - et j'en ai vu un qui se grattait le museau de la patte arrière, comme les grands. C'est vraiment chouette, on pourrait passer la journée à les contempler…

Mercredi 28 novembre 1990

La pesée devient difficile, les petits monstres n'arrêtent pas de gigoter vigoureusement. N'empêche qu'ils bouffent comme quatre puisque ce matin les prises de poids s'échelonnent de 145 à 205 gr (pour Mr Cravate qui pèse 2065 gr !) Ainsi, lui et Gros Coco ont aussi triplé leur poids.
Les premiers jours, en prenant du poids, ils grossissaient, ils ressemblaient à des ballons de rugby. Maintenant, ils sont toujours très dodus mais ils s'allongent à vue d'oeil. La surface à caresser devient de plus en plus grande sous la main et la tête qui paraissait trop massive, disproportionnée par rapport au corps, a un volume normal.

Jeudi 29 novembre 1990

Caresser un de ces petits gnomes est un plaisir évident, c'est tout doux, chaud et dodu sous les doigts. Et ils aiment déjà cela, c'est évident. De plus ils sentent bon, divinement bon. Il émane de leur fourrure un parfum si délicat, indéfinissable, frais et propre, une merveille.

Vendredi 30 novembre 1990

Faragh a quadruplé son poids en 15 jours. En ce qui concerne les yeux, Fingal, le petit noir, commence à ouvrir les siens et on aperçoit la pupille très foncée.

Certainement que les autres vont bientôt suivre. En ce qui concerne leur « démarche » (déplacement serait plus correct), ils essaient très fort de prendre appui sur les pattes arrière, pieds et jarrets plaqués au sol, ils font un pas ou deux, s'écroulent, pour recommencer aussitôt. Les progrès sont constants. Chaque jour, on peut observer quelque chose de nouveau. Jusqu'à présent, par exemple, ils se soulageaient un peu n'importe comment, souvent après que la mère les ait lavés. Eh bien, maintenant ils font pipi. On les voit s'asseoir sur leur gros derrière, pattes arrière pliées sous eux, ils prennent un air inspiré et une grosse mare se forme autour d'eux. Ensuite, ils s'éloignent dignement pour se mettre au sec.

Samedi 1er décembre 1990

Quinze jours déjà. Le temps passe à une vitesse ahurissante et chaque nuit passée est un pas de gagné sur l'accident bête qui pourrait détruire ce bonheur ineffable. Heureusement, Ina y met du sien : elle fait maintenant visiblement attention où elle met les pieds en se levant et elle se recouche à l'endroit que je lui indique, de façon à présenter à ses chiots alternativement le côté gauche, puis le côté droit.
Les chiots aussi progressent : aujourd'hui, ils ont tous les yeux ouverts, pas complètement mais les paupières laissent entrevoir la pupille noire. Côté comportement, ils amorcent des gestes qui ressemblent au jeu, par exemple, ils ouvrent tout grand leurs petites gueules et essaient de se mordre.
Et ce soir, c'est la surprise de taille : Gros Coco marche, mal assuré évidemment mais enfin il fait quelques pas debout sur les quatre pattes avant de s'écrouler. Et voilà qu'il a tout de suite une autre allure, d'otarie il devient un authentique petit Irish Wolfhound adorable. Et, campé sur ses jambes, celles-ci ne paraissent plus du tout courtes, le chiot n'est plus gros mais bien proportionné !

Dimanche 2 décembre 1990

Il fait de plus en plus froid, avec un vent violent, heureusement que nous chauffons facilement la nurserie. A 21-22°, il fait bon vivre. C'est aussi très certainement l'avis de nos petits monstres qui, dans cet environnement, prospèrent magnifiquement. Leur capacité de perception a l'air de s'élargir. S'ils réagissent bien entendu à tout ce qui vient de la mère, je suis certaine qu'ils nous perçoivent aussi. Ce matin, j'ai penché mon visage sur l'un d'entre eux, j'ai effleuré son museau avec mon menton, eh bien, il a levé la tête et a reniflé ma joue, mes cheveux. Ils sentent aussi les doigts qui les caressent, les vêtements que nous portons. Est-ce qu'ils nous reconnaissent d'une fois à l'autre ?

Finn The Wolfhound

  Source illustrations crayon :
  « Finn The Wolfhound » - A. J. Dawson - Illustrations : R. H. Buxton
  1ère Edition : 1908

  Le livre « Finn The Wolfhound » est tombé dans le domaine public.